Prim Fitzpatrick - MESSAGES : 10 - ARRIVE(E) LE : 16/01/2013 - AGE : vingt deux ans.
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Prim Fitzpatrick - MESSAGES : 10 - ARRIVE(E) LE : 16/01/2013 - AGE : vingt deux ans.
| Sujet: Re: + easy to fall, easy to break Mer 16 Jan - 21:35 | |
| J'étais déjà là depuis une demi-heure quand elle s'est enfin pointée au café. Assise en terrasse, je n'aurais pas pu la rater. Elle non plus : je ne changeais jamais de table. Il nous était arrivé d'attendre une heure, voir plus, mais jamais nous ne nous serions assise ailleurs. Parfois, en guise de plaisanterie, je disais qu'ils finiraient par nous la vendre mais elle m'aurait manqué cette foutue table loin de la baie qui donne sur la mer : c'est un peu ce qui rend ce café si célèbre dans le coin. La baie. Donc j'en étais à Sutton qui s'est installée face à moi, dans le même temps, elle a dégainé son paquet de marlboro light dont l'odeur me donne la nausée. Nous sommes resté ainsi quelques instants, notre silence inhabituel enfin rompu par l'arrivée du serveur. « Une Vodka, s'il vous plait. » Elle n'a rien dit. Elle n'en pensait pas moins et après tout, je m'en foutais. C'était pas elle qu'allait lui annoncer le discours que je murissais depuis trois heures, j'avais bien droit à un petit remontant. « Bon t'accouches avant que je meure d'ennuis... » J'ai inspirer un bon coup avant de commencer à lui exposer le topo. Au début, je me suis un peu emmêlée les pinceaux mais elle n'a pas relevé. J'ai finis par abréger le truc, certaine qu'ainsi cela passerait mieux. « En gros je me casse à Maple Bay, au Canada, mon père à décider de rejoindre la femme de sa vie comme il aime l’appeler, il m'a dit qu'ils ne pouvaient plus vivre leur histoire à distance. » Sutton me connaissait suffisamment pour comprendre que, malgré l'attachement que je portais à Londres je ne pourrais pas y vivre sans mon père. Surtout seule avec ma mère. Elle me fixa longuement, abasourdie. Malgré le tragique de la situation, je ne pus retenir un sourire : elle qui se plaignait constamment du manque d'imprévus de notre vie ici, je venais de lui en foutre de la nouveauté avec cette histoire de déménagement. « Et ça te fait rire, sérieux ?! » Son ton froid et agressif m'arriva en pleine gueule comme une violente claque imméritée. Pourquoi se permettait-elle ce ton ? Le temps des disputes était révolu il me semble : à la fin de notre année de troisième, après quatre ans d'une relation chaotique, nous nous étions promis que jamais rien ne nous séparerait : ni la distance à cette époque, simple hypothèse a priori, ni les garçons, ni personne d'autre en fait. Et jusque là, je pouvais être fière d'affirmer que nous nous en étions remarquablement bien tirée. « Non, ça ne me fait pas plus plaisir qu'à toi, d'autant que, je me permet de te le rappeler, c'est moi qui me tire ! Mais bon, j'essaie de regarder les choses du bon côté, tu vois ? » Rien qu'à son expression, je sus que, non, elle ne voyait pas. Pas du tout, en fait. Il est vrai que j'avais eut le temps d'y réfléchir, de penser aux conséquences, de tarir mes larmes et de me préparer à sa réaction, cependant j'imaginais de la tristesse et non de la colère et de l'indignation. En plus, je la laissais à Londres, sa ville natale, qu'elle connaissait pas cœur, entourée de nos amis : moi, je partais pour l'inconnu, sans personne d'autre que mon père qui ne me serait pas d'une grande utilité au lycée quand il serait question de me faire des amis. « Je suis désolée, vraiment. Je ne voulais pas être désagréable, c'est juste que... » Perdue dans mes pensée, je n'avait pas vu l'expression de colère déserter son visage et je levais la tête sur le visage bien connue de ma meilleure amie : dans ses yeux gris, je distinguais sans effort la peine que je lui causais malgré moi, les larmes montaient malgré moi. Soudainement Sutton s'approche et elle prit mon visage entre ses mains posant ses lèvres sur les miennes. Sans vraiment comprendre ce qui venait de se produire, je m'étais redressé d'un coup, bouche ouverte, choqué, baissant le regard sur elle, je ne comprenais pas son geste et je m'enfuis par la suite en courant laissant pleines d’interrogations dernière moi. A mon adolescence, j'étais quelqu'un de dur à cernée. Seule mon meilleur ami pouvait me comprendre. C'est d'ailleurs avec lui que je passais le plus clair de mon temps, le jour, on était accroché l'un à l'autre, et on passait nos nuits au téléphone. Je me sens obligeais de raconter ma première fois. Je m'en souviens comme si c'était hier, car ce genre de choses ne s'oublient pas. C'était donc avec lui... Enfaîte, ayant peur tous les deux, on s'était dit qu'on le ferait ensemble, de manière à ce que nous prévoyons à quoi nous attendre avec nos petit(e)s ami(e)s respectifs(ves). Il était venu chez moi, un samedi après-midi alors que mon père et ma belle-mère travaillaient, quand à arielle, elle avait accepté de me laisser la maison pour l'occasion... « Tu as pris des préservatifs ? » Ce fut la première question que je lui pose à son entrée. « Bordel Prim, tu es une fille et une fille garde toujours de capotes sur elle, au cas où. » Il me répondit du tac au tac. « Tu as de la chance... J'en ai choppé deux au lycée. » Je lui est répondu alors en les agitant face à lui. « Deux ? Tu es sûr qu'on en a besoin de deux ? » Après ses paroles, je me mis à rire, pour une raison totalement inconnue. Peut-être que j'étais stressée, anxieuse où je-ne-sais quoi d'autre. « Imagine qu'on y prend goût ! » Je continue en riant. « Ça ne risque pas... » Il me sorti cela le plus naturellement du monde agrémenter d'un air de dégout. « Dis carrément que je suis mal gaulée Wade... Sois heureux que j'accepte de le faire avec toi... » Il soupira désespérément. « Prim... C'est toi qui m'a demandé...» Bon ok, il m'avait eu... « Oui d'accord, mais... tu veux aussi... » Je m'approche alors de lui, tout sourire et ne dis plus rien. « Euhm... qu'est-ce que je dois faire là ? » L'air perdu, il me questionna. « Embrasse-moi W. » Et après ça, nous avons enchaîné, un peu brusquement et maladroitement. Au fond de moi, je suis contente d'avoir partagé ce moment avec lui. Et je pense que lui aussi... Disons que ce moment nous a vraiment rapproché. L'amour, c'est si beau, c'est si doux. Mais qui aurait pu croire que tout s'effondrerait en une soirée ? Pas moi, en tout cas. Evan et moi, nous étions deux amoureux, fous l'un de l'autre. Mais peut-être que oui, peut-être que j'étais plus amoureuse de lui qu'il ne l'était de moi. Notre amour, c'était du granit, je n'aurais jamais pensé que c'était si beau. Ces papillons dans le ventre au contact de ses lèvres contre les miennes, ces frissons ressentis à chacun de ses gestes. J'y avais rêvé, de cet amour si parfait, et je l'avais aussi attendu, cet homme si parfait. Sauf qu'il ne l'était pas tant que cela... « Va te faire foutre, sale enfoiré! J'ai cru en toi, et tout ce que tu fais c'est t'envoyer en l'air avec cette salope. Crève, mais ne reviens plus » Je courais encore essayant de moins pleurer mais rien à faire, j’étais brisée. Qu’elle idiote j’étais sur ce coup là, des jeunes passaient par là en beuglant des choses incompréhensibles. Ce qu’ils disaient m’importe peu, je venais de me faire avoir avec beauté par celui que j’aime. Je finis ma course sur l’herbe humide du parc, ma robe blanche devait déjà être couverte de boue. J'avais besoin de réconfort, qu'on me comprenne, tout simplement. Et une seule personne pouvait faire cela, mieux que personne. Arielle. C'était la fille de ma belle-mère, mais je l'a considéré comme ma sœur, elle avait toujours était là pour moi peut importe la situation, c'était vraiment la sœur parfaite. Malgré nos caractères opposés, on étaient inséparables. Et je savais très bien que je pouvais tout lui dire. Les sanglots ne se calmaient pas donc je sortis mon portable de ma poche. « Arielle, je suis désolé de te déranger, mais j'ai vraiment besoin de toi, tu peux venir me chercher, je suis au parc. » Ne réfléchissant pas, elle répondit. « J'arrive, ma puce. » J’aurais voulut arrêter de pleurer, j’aurais même aimer pouvoir me relever, reprendre ma vie comme si de rien n'était, mais j'étais bien trop blessé pour me reprendre en main. « Merci, t'es la meilleure, je t'aime. » A peine quelque minutes plus tard voilà qu'elle était arriver presque en courant à mes pieds, ne comprenant pas ce que je fessais étendu au sol. « Prim, qu'est-ce que tu me fais ? » Je me relevé péniblement les yeux pleine de larmes. « C'est Evan... Il m'a trompé... » Face à mon annonce, Arielle s'approche me forçant à me mettre sur mes deux pieds avant de me serrer dans ses bras. « Ça va allait, calme-toi. » « Numéro 43 » J'ai encore une bonne vingtaine de minutes avant de passer. Mon attente n'en fini plus. Adossée au mur je regarde droit devant moi, sans prêter d'attention particulière à ce qui m'entoure, j'attends juste que le numéro 45 apparaisse en rouge sur les petits panneaux placés au dessus des têtes de toute personne qui travaille, discute ou patiente à l'intérieur de cette salle bondée. « Numéro 45 » Mon tour arriva plus vite que je l'ai prévue, je me dirige vers un guichet libre. Lançant un bonjour à la secrétaire je commence le blabla habituel avant même qu'elle m'aie posé une seule question. « Je suis venu voir Arielle Daniels. » Mon interlocutrice affiche une expression de surprise. « Mademoiselle pour les visites il n'est pas nécessaire de passer par ici, vous avez perdu un temps fou pour un rien. Pour les chambres il suffit de demander à l'accueil. » Je lance d'une petite voix stridente. « Très bien, merci » Je bouillonne, je viens de perdre une heure et demie à attendre bêtement avec un ticket dans les mains. Dans ma tête de nombreux noms d'oiseaux s'entrechoquaient. M'attaquant aux portes d'ascenseur je me forçais un passage dans le petit espace. Dans le couloir je n'eut aucun mal à reconnaître ma belle-mère grâce à son tailleur violet presque fluo. Je ne l'embrassais même pas quand elle me pris dans ses bras, mouillant mon tee-shirt de ses larmes, j'étais trop occupé à regarder avec horreur les tuyaux qui sortait du corps de Arielle. Sans rien dire je m'approchais de son lit puis lui pris la main en déposant un baiser sur son front. « Comment ça va aujourd’hui ? » « Vous êtes qui ? » Je fus un peu abasourdie par sa réplique, je me contente simplement de la regarder, j'avais du mal à comprendre. « Comment ça je suis qui mais c'est moi Prim. » « Désolée, ça me dit rien… » Je baisse la tête, je lui lâche la main pour ensuite passer ma main dernière ma nuque, sans dire un mot, je me tourne vers ma belle-mère un air interrogateur. « L'accident l'a rendu amnésique, tout est trouble pour elle, alors va y doucement, Prim. » Sans prendre la peine de frapper j'avais ouvert la porte de la chambre d'Arielle avec un grand sourire aux lèvres, cela fessait bientôt deux semaines que l'accident s'était produit pourtant Arielle avait toujours du mal à me remettre, je savais qu'elle fessait de son possible pour se souvenir, j'avais beau lui raconter tous nos souvenirs communs, ça ne lui disait strictement rien, tout ce qu'on avait traversé ensemble lui était un lointain souvenir. J’essayais d'agir le plus naturellement du monde devant elle pour ne pas lui faire ressentir mon mal être, je fessais croire que cette situation ne me dérangeait pas que je le vivait parfaitement bien, mais c'était pourtant loin d’être le cas, le fait qu'elle ne se souvienne plus de moi, me mettait dans tout mes états, je n'arrivais pas à comprendre comment j'avais pu soudainement pu disparaitre de sa mémoire. « Ce soir, on sort, j'ai la robe parfaite pour toi. » Sans même lui laisser le temps d'en placer une, je m'étais dirigé dans le couloir et j'étais revenue avec une magnifique robe beige que j'avais spécialement acheter pour Arielle, j'avais tout suite penser à elle en la voyant. « Tu va faire des ravages avec cette robe. » Depuis son accident je passais tout mon temps à essayer de la faire sortir mais rien à faire, elle n'avait pas envie et ce soir encore allait être un échec, je l'avais tout suite comprit en voyant la tête qu'elle tirait. « Prim, merci, c'est vraiment gentil, mais, je me sens pas très bien ce soir. » Un air boudeur, je m'assois près d'elle. « Mais tu dis toujours ça. » Arielle ne semblait pas savoir quoi dire, elle s'était contenter de me sourire avant de remettre ces écouteurs dans ces oreilles. « Très bien si c'est comme ça... » A cet instant, je n'avais qu'une envie, l'a secouer la forcer à se souvenir de moi, mais les parents m'interdisaient de la pousser trop fort, ils avaient trop peur que j'empire la situation. Comme d'habitude pour ne pas la brusquer, j'avais serrer les dents en souriant à mon tour avant de retourner dans la salle bain pour finir de me préparer.
Dernière édition par Prim Fitzpatrick le Dim 20 Jan - 19:22, édité 17 fois |
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