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 AA : amnesiac anonymous (arielle)

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Tanner Wayles

Tanner Wayles
ERASED MEMORY.

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- ARRIVE(E) LE : 05/12/2012
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MessageSujet: AA : amnesiac anonymous (arielle)   AA : amnesiac anonymous (arielle) EmptyLun 17 Déc - 22:46




ARIELLE & TANNER
Oh no what's this ? A spider web, and I'm caught in the middle so I turned to run the thought of all the stupid things I've done and I never meant to cause you trouble and I never meant to do you wrong and, well if I ever caused you trouble, I never meant to do you harm.





Au minimum une fois par semaine, je passais dans la librairie d'Arielle. C'était l'occasion d'y voir Aidhàn mais aussi sa propriétaire, qui avait su m'aiguiller, de façon purement littéraire, à travers les derniers meilleurs bouquins de ces cinq dernières années. Je n'avais jamais été un très grand amateur de lecture mais j'éprouvais ce besoin de me raccrocher à quelque chose de fiable, de certain. J'étais certain d'avoir lu dans ma vie auparavant, comme j'étais certain d'avoir écouté de la musique. Mes doigts n'avaient pas oublié les positions des accords, la rythmique, la façon de plaquer les accords, je n'avais rien oublié, là où la mémoire faisait défaut, l'instinct reprenait le dessus. C'était lui qui m'avait guidé ici, la première fois que j'avais vu cette boutique. Le cadre y était des plus agréables, bien que ce soit une boutique "rebelle" de la ville, dans le sens où la décoration de la boutique se suffisait à elle même. Lorsque mes doigts effleuraient une page d'un livre, des sensations familières mais inconnues à la fois, me traversaient. Je me sentais vivant, non plus la simple ombre d'un corps marqué, endommagé et blessé à vie. Nous avions tous notre croix, certains l'ont en bois, d'autre en plastique et les autres... En acier trempé renforcé de plomb. Je ne savais pas vraiment où me situer, à vrai dire, je ne cherchais pas à entrer dans une sorte de catégorie pour pouvoir être mieux cerné par la société. Non, je ne voulais plus être catalogué. Et pourtant, c'était ainsi que fonctionnait la société. J'écrasais ma cigarette au sol et poussais la porte de l'échoppe d'Arielle, essuyant mes pieds, comme si j'entrais dans une sorte de sanctuaire sacré. Il n'y avait personne à cet instant dans la boutique, peut-être était-elle, étaient-ils dans l'arrière boutique, ou quelque chose du genre. Je partis donc fouiller dans les rayons, je m'y aventurais, tel Arthur recherchant le Saint Graal. Je feuilletais, prenais connaissance de certains romans historiques qui attiraient mon regard, suscitaient ma curiosité littéraire. Je commençais à en feuilleter un, ne tardant pas à m'y perdre, fasciné par l'écriture et le monde dans lequel l'auteur emmenait son lecteur. J'étais tellement plongé que je ne fis même plus attention au monde extérieur. Alors, était-ce cela la magie des livres ? L'intensité du pouvoir de l'imagination ? La création et l'invention chevaleresque qui nous emmenaient tellement loin, au delà des cieux et des vaines émotions ? Je donnerais tout pour comprendre cet auteur, sa façon de penser, d'écrire. C'était tout comme lire une partition, en quelques notes, en quelques mots, la sensibilité était découverte, son audace aussi, sa virtuosité nous prenait en plein coeur, et il n'y avait plus qu'une seule chose à craindre : le retour à la dure réalité. Une voix au loin se fit entendre, puis des bruits de pas, des talons. Je secouai la tête et reposai méticuleusement le livre à sa place. Arielle était là, pas Aidhàn. J'allais avoir l'occasion de lui parler un peu, de la connaitre un peu mieux. J'arborais un large sourire, en me dirigeant vers la jeune femme. Comment aborder quelqu'un, sans parler tatouages ou troc de cigarettes... Il n'y avait pas à dire, parler aux femmes, même pour leur dire simplement bonjour, je n'étais pas très doué. Ah tiens, une idée, probablement pas la meilleure du siècle mais elle avait le mérite d'exister... « Bonjour Arielle. » J'arborais toujours ce sourire niais, masquant mon trouble et mon impotence à aborder la jeune femme. Elle me déstabilisait sans rien faire de bien particulier. Son regard, tout était dans son regard. « Comment vas-tu ? »
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Arielle Daniels

Arielle Daniels
AND YOU FEEL SO HEARTLESS

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MessageSujet: Re: AA : amnesiac anonymous (arielle)   AA : amnesiac anonymous (arielle) EmptyLun 31 Déc - 2:35

tanner and arielle
And the saddest fear Comes creeping in That you never loved me Or her...or anyone...or anything. and I knew you were trouble when you walked in So shame on me now.
On planifie nos vies, qu'importe ce que vous essaierez de dire pour vous décharger, tout le monde a un jour tenté de planifier sa vie. Petit, on se voit réaliser ses plus grands rêves, sous les projecteurs, la fierté de ses parents. Adolescent, on se perd entre ce que les autres veulent pour nous et ce qu'on souhaiterait au plus profond de nous. Jeune adulte, on a rien de tout ça, ni ce que les autres voulaient qu'on soit, ni ce qu'on avait planifié auparavant. Et plus tard, on finit par en rire, nier qu'on a voulu tout régir d'une main de maître. Planifiez, allez-y, vous verrez comme la vie vous prend de court. Certaines rares personnes finissent par faire ce qu'elles voulaient depuis le départ, même si pour cela elles ont du sacrifier les choses les plus chères dans leurs vies. Mais au fond, c'est ce qu'on veut tous, à n'importe quel prix, finir notre vie comme on se l'est imaginé dès le départ. A n'importe quel prix. Ne niez pas. Inconsciemment, on le veut tous. Inconsciemment. En toute inconscience, voilà ce qu'on finit par comprendre, qu'il faut de l'inconscience pour avoir des rêves et tout faire pour les réaliser. Mais encore plus, il en faut pour tenter de retrouver ses anciens rêves. J'en étais là. Rebâtir tout ce que j'avais construis. La seule chose qui tenait encore debout était ma librairie et heureusement pour moi, je n'avais pas été assez inconsciente pour me risquer de ne pas lui construire de solides bases. Tout l'inverse du reste de ma vie, rien n'avait été planifié jusqu'au bout, rien n'avait été achevé, pas même mes liens d'amitiés avec les autres. C'est comme si autrefois j'avais été une personne qui espérais se défaire de tout au moindre moment qui se présenterait. J'avais été ce genre de personne ? J'avais pourtant l'impression d'en être à des millions de miles away. A commencer par mon manque de confiance, en moi et en tous ceux qui m'entourent. Qu'importe la personne, j'ai fait des recherches sur toutes les personnes que j'ai côtoyé ou que je côtoie, on est jamais assez prudent, c'est ça ? Je le suis parfois trop, du moins depuis l'accident. Et parfois je devrais éviter, pour ne pas me mettre dans des situations compliquées. Il y a ce client. Plutôt cet homme énigmatique. Il est étrange, il paraît avoir dormi pendant des années et s'être réveillé, conscient d'avoir loupé beaucoup de choses. Je voyais bien que nous avions ces aspects du trou noir en commun, mais à quel point ? Et pourquoi ? Je dois avouer que je l'aime bien, mais le fait est que son casier et que son histoire me font peur. Je ne veux pas qu'une personne comme ça ne vienne me hanter dans ce que j'ai de plus solide dans ma vie. Pas maintenant. Même jamais. Le fait est qu'il est gentil, peut-être un peu trop, et très présent. Dans le sens où je le vois souvent, très souvent. Trop souvent ? Le téléphone sonna, me ramenant sur Terre et aussi ramenant mon esprit dans le droit chemin. Il s'agissait de mon fournisseur, il aurait du retard, n'étais-je pas habituée désormais ? En raccrochant, je vis des pieds dans une allée, je n'étais donc plus seule. J'aurais parié sur Aidhàn mais l'homme qui se présenta devant moi était celui que j'aurais voulu éviter. Tanner. L'homme mystérieux. Il me salua, sourire aux lèvres. Devais-je en faire de même ? Ou bien paraître froide ? "Tiens, bonjour !" Ni l'un, ni l'autre. La sobriété. Allé Arielle, ne te démonte pas, c'est un très bon client, même s'il est étrange, et qu'il a un casier, et qu'il vient très souvent à la boutique, et qu'il parle de choses bizarres. Je crois que ce qui faisait tâche c'était définitivement son lourd passé, mais après tout, le reste n'était qu'un pâle reflet de ma vie, et probablement que les gens pensaient la même chose de moi. Sûrement. Je repris mes esprits, à nouveau. "Je vais bien. Et toi ? Tu cherches quelque chose en particulier peut-être ?"
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Tanner Wayles

Tanner Wayles
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MessageSujet: Re: AA : amnesiac anonymous (arielle)   AA : amnesiac anonymous (arielle) EmptyMer 2 Jan - 19:18




ARIELLE & TANNER
Oh no what's this ? A spider web, and I'm caught in the middle so I turned to run the thought of all the stupid things I've done and I never meant to cause you trouble and I never meant to do you wrong and, well if I ever caused you trouble, I never meant to do you harm.





La littérature était devenue une de mes alliées au cours de ces dernières années. Il n'y avait la télévision que pour les privilégiés, et je préférais me maintenir l'esprit à travers de très vieux livres, à moitié arrachés, détruits par la force du temps et des prisonniers peu respectueux du travail fourni pour écrire. J'y faisais attention, mais comprenez que le tour est très vite fait. Il devait y avoir une dizaine de livres à tout casser et seulement trois en un état à peu près potable. Par là, j'entends pas trop déchirés, sans trop de pages manquantes, avec une histoire qui en valait le coup. Alors, quand j'avais mis les pieds dans la boutique d'Arielle, j'avais eu l'impression de rêver, d'être un gamin qui découvre l'atelier du Père Noël en Laponie ou on ne sait où encore. L'odeur délicate des livres, l'endroit respirait la grâce, le respect. Alors je m'imprégnais dans ce temple du savoir, après avoir eu l'impression d'avoir dormi et d'être définitivement idiot et à la ramasse. Il y avait l'effet de la case prison bien sûr mais aussi la case amnésie. J'avais ce regard vide et avide de savoir. Complètement perdu, j'errais et il n'y avait qu'à la musique, qu'aux livres que je pouvais me raccrocher. C'était quelque chose de stable et de durable. Alors je passais beaucoup de temps -enfin, le maximum que j'avais- dans ce genre d'endroits, quitte à paraître étrange et complètement bizarre. Je l'étais, mais nous l'étions tous à notre propre manière. La normalité était une concept bien trop subjectif pour connaître un modèle unique. Et tout ce qui y dérogeait était considéré comme marginal, mauvais, étrange, bref tout ce qui a une consonance péjorative. Feindre la normalité est une tâche toute aussi éprouvante que survivre en prison. Et le monde extérieur est tout autant voire plus cruel encore que les murs de Rikers Island. Au moins, nous nous ressemblions tous dans l'acte criminel accompli. Certes, il y en avait des plus graves que d'autres mais nous avions tous en commun ce trait peu glorieux qu'une amnésie ne saurait effacer. Je ne savais plus vraiment de quoi est-ce que je pouvais être capable. Lire une partition ? Bien sûr. Un livre ? J'y prenais un large plaisir. Parler plusieurs langues ? Il m'est arrivé à parler français avec une touriste, très charmante et russe lors d'un jeu de boisson, que j'avais perdu car en cinq ans, on perd toute endurance à l'alcool. Aborder une jeune femme normalement ? Absolument pas. J'étais comme pétrifié. Mais ce n'était pas tant le fait que ce soit une femme, c'est aussi le fait que dans son regard, je retrouve cet air vide, ce regard comme perturbé par le monde qui l'entoure. Je la comprenais, sans vraiment le savoir, sans forcément le chercher. Arielle se trouvait seule dans sa boutique enfin, maintenant, nous étions deux. La jolie blonde sembla presque surprise de me voir, pourtant c'était une boutique de livres et de bons qui plus est, quoi de plus normal de trouver des clients. Mais pour le moment, ce n'était pas le cas. Je mis mes mains dans les poches de ma veste et continuai à m'approchais paisiblement d'elle. -« Ca va aussi, je te remercie. Hm, je venais voir si t'avais de nouveaux romans enfin, j'en ai trouvé un là-bas. Un roman historique, t'en aurais d'autres dans le genre ? » Je levais les yeux au plafond et observais sa boutique avec plus d'attention avant de me retourner soudainement vers la jeune femme. « T'as des nouveautés ? 'Fin, celles dont on avait parlé, tu sais, au cours des dernières années. Les cinq dernières en fait. » J'avalais difficilement ma salive, ne voulant pas trop en dire et surtout éviter de trop s'attarder sur ce genre de détails. Non pas que la honte m'envahisse mais je ne pouvais pas encore me concilier avec ce passé lourd qui me semblait encore trop étranger.
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